16 Apr 2019
CIEL Finance

Fareed Soobadar, Divisional Head – Corporate Banking, Bank One : ", les secteurs du tourisme et de l’immobilier sont... les plus porteurs pour notre économie..."

Interview de Fareed Soobadar, Head of Corporate Banking de Bank One - Défi Media - Sneha Peryagh

Quelles sont les récentes évolutions et défis dans le segment des banques d’affaires à Maurice ?

Le marché local demeure parsemé de défis avec une croissance moyenne dans quelques secteurs clés comme le tourisme, la grande distribution et l’immobilier uniquement. La petite taille de notre économie et par conséquent, de notre population, sont des restrictions inhérentes à la croissance future qui est attendue pour Maurice. 

Un des secteurs qui continue cependant à attirer les Investissements directs étrangers est celui de l’immobilier. Alors que dans l’industrie manufacturière, le textile est particulièrement confronté à des difficultés croissantes. Cela, en raison de la compétition avec des opérateurs étrangers plus rentables – une menace à long terme pour la survie des opérateurs mauriciens. 

Êtes-vous confiant par rapport au climat des affaires en 2019 ? Selon vous, quelles stratégies sectorielles pourraient redynamiser l’économie locale ?

Comme mentionné, les secteurs du tourisme et de l’immobilier, sont, à mon avis, les plus porteurs pour notre économie, car ils sont tirés vers le haut par les incitations fournis aux investisseurs étrangers dans ce contexte. Les investissements massifs du gouvernement dans les gros projets d’infrastructure devraient continuer à générer de la croissance économique, de même que le développement des projets de Smart City à travers l’ile, avec la participation des investisseurs locaux et étrangers. 

Un nombre croissant d’entreprises mauriciennes s’implantent en Afrique. Comment les accompagnez-vous ?

La composition de Bank One comprend des actionnaires présents soit en Afrique ou à Madagascar. Il est donc plutôt logique que nous puissions suivre et accompagner les entreprises locales à investir dans la région et avec un bon niveau de soutien technique pour une implémentation réussie dans la région. Nous avons à notre disposition l’expertise requise en interne pour aider ces entreprises et répondre à leurs besoins en matière de financement ou de produits liés au commerce.

Croyez-vous que l'industrie bancaire doit se professionnaliser davantage afin que nous puissions développer un capital humain local de haut niveau ?

Le marché du travail local comprend une main d’œuvre spécialisée dans le secteur bancaire en particulier. Il fait cependant face à un problème de disponibilité des ressources humaines en raison du manque de l’expertise de haut niveau nécessaire pour propulser l’industrie au prochain cycle de croissance. Très souvent, ce manque de talents localement implique que les banques sont obligées de débaucher à l’étranger pour s’approvisionner en l’expertise requise. Nos ressources locales seront en mesure d’acquérir cette expérience uniquement après collaboration avec ou après avoir été formés par ceux disposant des compétences techniques adéquates. 

Estimez-vous que Maurice soit témoin d’une offre plus élargie avec la popularité des crypto-monnaies ? Y aurait-il rôle pour les crypto-monnaies par rapport au commerce international ? 

L’industrie des crypto-monnaies en est encore au stade de développement dans le contexte local ; et surtout pour les banques. Les législations entourant ce type de monnaie et ce genre de transactions sont encore à suivre pour permettre la mise en place d’un cadre favorable permettant au banques locales de s’y lancer en toute confiance sur ces propositions.